Après une année 2020 en demi-teinte, le prix des bois sur pied a retrouvé cette année une vigueur que l’on croyait perdue, portée par une véritable explosion du marché des bois sciés et des autres produits bois pour les résineux d’une part et par une demande soutenue à l’exportation de grumes feuillues d’autre part.
Rappelons que la récolte moyenne de bois en Wallonie est de 4 170 000 m³ dont 3 218 000 m³ de résineux (77 %) et 952 000 m³ de feuillus (23 %). Cette récolte se répartit à raison de 2 792 000 m³ pour l’épicéa (la première essence résineuse), 222 000 m³ pour le douglas, 86 000 m³ pour les pins, 70 000 m³ pour les mélèzes et 48 000 m³ pour les autres résineux. De même, elle se répartit à raison de 346 000 m³ pour le hêtre, 266 000 m³ pour le chêne, 74 000 m³ pour les peupliers, 66 000 m³ pour le frêne et finalement 200 000 m³ pour les autres feuillus.
Côté résineux, la crise des scolytes de même que la surexploitation de l’essence font craindre une forte réduction de la disponibilité en épicéas dans les années à venir. Rappelons qu’une projection d’avant scolytes prévoyait déjà une perte de production de l’ordre de 500 000 m³.
S’agissant des feuillus, la pression mise sur le chêne par les exportateurs de grumes fait craindre une catastrophe au niveau des scieries, qui représentent un pan traditionnel mais fort fragile de la filière bois et dont le nombre fond comme neige au soleil. Notons néanmoins avec objectivité que, dans l’état actuel des choses, l’exportation de grumes n’est pas intégralement un mal car elle assure un débouché au hêtre qui n’est pratiquement plus scié en Wallonie et aux épicéas scolytés qui ne peuvent être intégralement transformés sur place.
L’analyse réalisée porte sur les résultats des ventes de bois sur pied dans les forêts publiques wallonnes gérées par le Département de la Nature et des Forêts. Les analyses des différentes ventes sont réalisées par l’Office économique wallon du bois et mises en ligne sur le site https://wallowood.be répertoriant les ventes en forêts publiques. Un parallèle est également effectué avec la mercuriale automne-hiver 2021-2022 de la Fédération Nationale des Experts Forestiers présentant l’évolution des prix au niveau des forêts privées.
En résumé :
Du côté des résineux, le douglas garde le vent en poupe et conserve largement le leadership au niveau des ventes de cet automne. Après trois années catastrophiques, l’épicéa revient dans la course et retrouve son niveau de 2017. Les mélèzes restent demandés, avec un prix qui persiste dans sa stabilité. Finalement, après deux ans de galère, les pins profitent d’un regain d’intérêt pour refaire surface.
Au niveau des feuillus, l’euphorie règne. Les lots proposés à la vente s’arrachent littéralement à la plus grande satisfaction de leurs propriétaires, mais au grand désespoir des transformateurs locaux. Le chêne crève tous les plafonds et le hêtre flirte avec les 100 €/m³. Le frêne se tasse légèrement et le peuplier reste stable. Mais ces deux essences restent presque anecdotiques au regard des volumes de chêne et de hêtre mis en vente.